Les violences sont une atteinte grave aux droits humains fondamentaux des personnes.
Pierre Janet, figure majeure de la psychologie française du XIX siècle attribua un rôle déterminant au traumatisme psychique dans l'amnésie et la dissociation des souvenirs. Dans sa lignée directe, la branche théorico-clinique du trauma considère que les violences seraient à l'origine de graves conséquences sur la santé mentale et physique.
Pour expliquer de façon simplifiée le type de situation pouvant générer un « syndrome post-traumatique », on peut parler des 3 F : une situation de stress tellement intense que l’on n’a pas pu combattre « no Fight », ni fuir « no Flee » et où l’on s’est sidéré.e « Freeze ».
Il peut s’agir de traumatismes « évidents », avec un grand "T", tels les violences physiques, agressions sexuelles, accidents de la route, incendies, catastrophes naturelles, guerres, attentats... Mais il peut s’agir aussi d'événements de vie, difficiles ou de traumatismes passant de manière plus inaperçue et pouvant être la source d’émotions ou de comportements inadaptés ou excessifs dans la vie quotidienne : une enfance perturbée, des séparations répétées dues à des déménagements nombreux, du harcèlement scolaire, une fausse couche ou une IVG, une maladie grave (de soi ou d’un proche), des soins médicaux invasifs, un accouchement périlleux, un deuil non pleuré, un environnement professionnel déstabilisant...
Des perturbations émotionnelles, physiques, cognitives… s’expriment alors, parfois plusieurs années plus tard, et sous diverses formes : irritabilité, angoisse, cauchemars, tendance à l’isolement, dépression, addictions, troubles du comportement alimentaire, attaques de panique, phobies, comportement agité voire violent, douleurs physiques, somatisations, mais aussi baisse de l’estime de soi, perte de confiance en les relations humaines, vision du monde négative, pessimisme, idées noires…
Ces perturbations sont le signe que notre cerveau est dépassé par un choc traumatique et n’arrive pas à traiter (ou digérer) les informations comme il le fait ordinairement. Ce sont des symptômes. Les thérapies centrées sur le trauma font l’hypothèse que de « désensibiliser » les épisodes traumatiques non digérés va engendrer une baisse de ces symptômes.